A 28 ans, la cavalière des écuries des fleysets vient de décrocher le titre de Championne de France Pro Elite, lors du Master Pro FFE de Dressage, à Vierzon.
Devançant la tenante du titre Morgan Barbançon Mestre, la jeune femme installée à Allinges, en Haute Savoie, a créé l’événement lors de ce championnat. Rencontre.
Le championnat était-il un objectif majeur de la saison ?
J’ai récupéré Lights of Londonderry assez tard puisqu’il est arrivé à la maison début mars. Mais comme nous nous sommes très vite entendus à merveille, le circuit Grand National FFE et le Master Pro sont rapidement devenus des objectifs majeurs pour cette saison.
Comment s’est déroulée la préparation de ce championnat ?
Nous nous sommes principalement préparés sur les étapes du Grand National FFE. Puis nous avons eu la chance d’être sélectionnés dans l’équipe de France pour participer au CDIO de Geesteren. C’était une première pour Lights et moi et ça a vraiment été une expérience incroyable. Nous avons pris beaucoup d’expérience durant ce week-end et je pense que cela nous a aussi bien préparés. A la suite de ce week-end intense, Lights of Londonderry a très peu travaillé. En réalité, il sait déjà tout faire ! Il fallait simplement le garder en bonne condition physique et soigner son moral pour qu’il arrive au championnat dans les meilleures conditions. Il a donc fait quelques séances de travail mais surtout de l’extérieur.
Et le championnat ?
Nous sommes partis jeudi dernier à 2 heures du matin pour que les chevaux n’aient pas trop chaud et nous sommes donc arrivés dans la nuit. Jeudi soir nous avons fait une petite séance sur la piste durant laquelle tout s’est bien déroulé.
Vendredi nous avons fait deux séances, une hors piste puis une sur la piste où nous avons répété le début de la reprise. Le grand Prix avait lieu samedi. Avant l’épreuve je ne suis pas sortie de mon camion, je n’étais pas stressée mais j’avais vraiment besoin de me concentrer. Ma hantise était de commettre une faute car nous n’en avons pas fait depuis le début de saison. Je craignais de passer à côté. Mais j’étais très bien entourée par Anthony Astier et Jean Vesin. Jean est concentré sur l’image, le visuel, et Anthony sur la technique, ce sont deux entraîneurs très complémentaires. Dès la détente, le cheval était très disponible. Et ça a continué ainsi en piste ! Mêmes les appuyés qui sont généralement notre point faible se sont super bien déroulés.
Lorsque je suis sortie de piste, l’écran était resté sur le score du cavalier précédent et j’ai donc vu le score de 65%. J’ai eu un instant d’incompréhension car j’avais vraiment la sensation d’avoir déroulé une très bonne reprise. Même le public s’est amusé car tout le monde a compris que je n’avais pas compris qu’il s’agissait d’une erreur d’affichage ! Heureusement ce n’était pas pour moi et nous sortons de piste avec un score de 71,739 %, juste derrière Morgan Barbançon Mestre. J’étais très satisfaite de ce Grand Prix. Dimanche, avant le Grand Prix Spécial, le vétérinaire fédéral a vérifié que tout allait bien pour Lights et je me suis ensuite mise à cheval. Tout de suite, j’ai senti que le cheval était encore mieux que la veille. Nous étions tous d’accord sur ce point. Une fois en piste, j’ai eu d’excellentes sensations en tout début de reprise. Alors j’ai profité de ces bons sentiments et je me suis vraiment fait plaisir. En sortant de piste, nous voyons le score de 73,043 % J’étais très étonnée d’avoir une si bonne note étant donné le parterre de juges exceptionnels qui nous jugeait. Avec mon équipe, nous avons regardé la reprise de Morgan en faisant nos calculs. A l’annonce de son résultat, j’ai réalisé que je venais de remporter le championnat. C’était incroyable ! Me retrouver à 1% devant Morgan lors de mon premier championnat Pro Elite était une véritable surprise pour moi !
Parlez-nous de Lights of Londonderry
Lights of Londonderry est un cheval que mon mari a acheté aux ventes de Verden, à 2ans et demi. Il était alors étalon. Avec Jean, il a fait ses gammes dans les épreuves 4, 5 t 6 ans puis jusqu’au niveau Saint Georges. Jean s’est alors blessé au genou et de fil en aiguille, le cheval a été vendu à Bernadette Brune. Elle réalisait de jolies performances avec lui mais ne s’entendait pas parfaitement avec le cheval. En février, elle nous a finalement proposé de récupérer Lights pour le sport, si nous nous entendions bien, ou pour qu’il passe sa retraite à la maison. Avec Barbara Boulanger, sa groom, nous avons fait 24 heures de route et plus de 2 000 kilomètres pour aller le chercher et le ramener à la maison.
La première fois que je suis montée dessus on s’est super bien entendus. J’ai tout fait tout de suite et c’était assez facile. J’étais heureuse de le retrouver dans cette forme parce que je l’avais monté un peu à 5 ans et j’avais gardé le souvenir d’un cheval très compliqué et avec beaucoup de caractère. Il a gardé son tempérament mais aujourd’hui il est très au point techniquement.
Quels sont désormais vos objectifs pour la suite de la saison ?
C’est LA question ! J’aimerais beaucoup prendre part aux championnats d’Europe qui auront lieu à Rotterdam au mois d’août mais ce n’est pas ma décision. D’ici là, Lights va bénéficier de deux à trois semaines de repos bien méritées puis nous irons au CDI*** de Jiva Hill.